Au Théâtre de l'Échangeur (Bagnolet) du 4 au 13 novembre 2013
Avec Patrick Blauwart, Jessica Gazon, François Tizon
Idée originale, conception images, adaptation et mise en scène, Monica Espina
Réalisation son et images en direct, Juliette Galamez
Scénographie lumière, Marilyne Alasset
-->
Sur Richard Brautigan
Il
est intéressant de connaître quelques événements de la vie très particulière de
Richard Brautigan, car ils marquent profondément son écriture.
Il
est né dans une famille ouvrière à Tacoma, dans l’État de Washington. On sait
peu de choses de son enfance apparemment troublée. Il a grandi dans l’Oregon.
En 1955, il est arrêté pour avoir jeté une pierre dans la vitre d'un poste de
police, apparemment dans l'espoir d'être emprisonné et nourri. Au lieu de quoi
il est envoyé à l’Oregon State Hospital et traité par électrochocs.
En
1956, il s’installe à San Francisco, Californie. C'est là qu'il passera le
reste de sa vie, à l'exception de séjours au Japon et dans le Montana. Il se
marie et a une fille.
Dans
les années 1960, il participe au mouvement de la Beat generation. Il a même été un moment considéré comme un chantre
de ce mouvement mais il en restera toujours en marge, et finira par payer un
lourd tribut à cette étiquette qui le cantonnera plus tard dans le rôle de « has been ». Il ira alors
chercher sa reconnaissance de véritable écrivain en France et au Japon,
trouvant dans ce pays sa dernière épouse et de nouvelles raisons d'espérer. En
1964, on le retrouve avec les hippies du district de Hight Ashbury. Il
distribue ses poèmes dans la rue. Mais il devient très célèbre dans
l ‘année 1969 et restera une figure décisive de la contre-culture des
années 60.
Son
corps est découvert le 25 octobre 1984 à Bolinas en Californie, plusieurs
semaines après sa mort (suicide par arme à feu). Près du corps de l'auteur âgé
de 49 ans, se trouvaient un revolver calibre 44 magnum et une bouteille
d'alcool.
Il trouvera une reconnaissance posthume avec
notamment « La Pêche à la Truite en
Amérique » qui le confirme en
tant qu’écrivain marquant de sa génération.
LE TEXTE
« Le Monstre des Hawkline (Western
gothique) » a été publié en 1971. Avec ce roman,
Brautigan entame une série qui verra suivre un
faux roman érotique (Willard et ses
trophées de bowling, 1975) et un faux roman de détective (Un privé à Babylone, 1977).
Quand Brautigan se met à caricaturer les
artifices des différents genres littéraires,
cela donne un résultat disjoncté et fantastique.
Dans ce « faux western » Greer et Cameron sont
deux cow-boys, deux pauvres types qui vivotent en tuant, se contentant de peu,
buvant la bière à seau et s'envoyant en l'air, à peine leurs forfaits payés. Un
jour, une fille jolie et désespérée leur demande de venir tuer un monstre qui
sévit dans les cavernes de glace qui jouxtent la maison des Hawkline.
Son père a disparu, et elle compte sur ces deux vedettes
de pacotille pour le retrouver.
Une aventure drôle et poétique commence…